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 daveigh ❝ welcome to heartbreak.

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Hareton
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Hareton


Messages : 78
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daveigh ❝ welcome to heartbreak.  Empty
MessageSujet: daveigh ❝ welcome to heartbreak.    daveigh ❝ welcome to heartbreak.  EmptySam 16 Mar - 5:53

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il était une fois, dans un royaume lointain, daveigh flaversham, issue de sandstone et âgée de vingt-deux ans. connue pour être attachante, mystérieuse, naïve, calme, loyale, distraite, vide, passionnée, imprévisible, dépendante, handicapée sentimentale, laconique, incompréhensible, illusionniste, ouverte, sensible, possessive, discrète, perdue, émotive, lunatique, douce et créative, elle officiait comme étudiante incertaine en danse & funambule de pacotille.


poor little glad rag doll

U

n piano qui résonne sans arrêt, des disputes qui éclatent à longueur de temps et des cadeaux que l’on offre pour ramener le silence. C’est ce qu’elle a toujours connu, Daveigh. Parfois, elle se dit qu’elle n’est pas née à la bonne époque. Que ses parents offrent cette éducation qu’on ne donnait qu’avant. Une bâtisse bien trop grande pour Flaversham, sa femme, ses quatre adorables fillettes et le petit garçon qu’ils ont adopté. L’une sera pianiste, parce qu’on aime ça, les mélodies qui caressent. L’autre deviendra médecin parce que, depuis toujours, on lui a fourré un stéthoscope en plastique entre les mains. La troisième pourra s’offrir le loisir d’être avocate ou libraire, ce qu’elle veut, du moment qu’elle aime ce qu’elle fait. Le petit gars lui, il travaillera avec papa. Et cette petite dernière qui est là, même si on ne l’attendait pas, on lui offre l’opportunité de n’être rien. On lui inculque les mêmes valeurs qu’aux autres : du savoir vivre, de la courtoisie, de la retenue. On lui apprend à faire semblant. À s’enrober de bons sentiments ou d’indifférences profondes. Entourée de cadeaux, choyée plus que de raison, on efface son absence comme on peut. Parce que Daveigh, de son papa, elle ne connait que l’odeur de son parfum qu’il a laissé sur une écharpe. Il l’aime sa petite poupée, sa petite dernière. Mais cadre haut placé, ses heures de travail sont nombreuses. On lui dit qu’elle doit être sage avec sa maman, quoi qu’il arrive. Et sa maman lui dit de fermer les yeux sur les hommes de passages. Elle est toute petite pour ce monde, Daveigh. Trop petite pour comprendre. Que dans son bel univers doré, tout n’est que mensonge façonné. Si l’argent fait le bonheur, elle a l’impression de ne jamais en voir la couleur. Mais parce qu’on lui a dit d’être droite et parfaite, elle l’est. Et elle accepte les mensonges, les désillusions, les douleurs que son cœur enfantin perçoit comme des cognements sans intérêt. Elle s’est fait à l’idée de lapider son compte bancaire sans raison, uniquement pour faire illusion. Acheter pour oublier…
D

aveigh, c’est une poupée de cire. Petite ballerine encaustique, elle peut fondre pour un rien. Pour un regard, un sourire, une phrase, un mot. Un rien minuscule, un tout trop imposant. L’amour c’est une évidence dont elle ne se détache jamais. Quoi qu’elle fasse, ou qu’elle aille, elle trouve dans les profondeurs de la vie ce sentiment insupportable. Amoureuse du sentiment amoureux plus que des personnes de qui elle s’entiche, c’est une philanthrope assumée. Quand elle aime, jamais elle ne compte. Elle donne tout, sans jamais regretter. Son cœur est un diamant qui a déjà été taillé de tous les côtés. Réduit à une taille minuscule, il ne s’est jamais vraiment brisé. Trop solide pour abandonner, pas assez fort pour résister. Elle ne manipule pas les sentiments comme tout le monde, Daveigh. Parce qu’on lui a dit un jour que ça rendait faible, elle a décidé de les limiter. De la colère, la rancune, elle ne connait rien. Parce que quand elle n’aime pas, elle ne cherche pas au-delà. Elle arrête de se poser des questions, elle casse tout simplement les ponts. Arriver jusqu’à la tour d’ivoire qu’elle a bâti, c’est presque impossible. Parce que fidèle au conte de fée, elle a fait de son domaine un château tenaillé par des ronces folles et piquantes. Mais quand elle décide d’aimer, aimer par delà toute logique, Daveigh, elle partage tout. Un tout indécent et malsain. Un tout qui n’appartient qu’à elle et qui, souvent, dépasse tous vrais sentiments. On dit qu’elle ment, joue la comédie, la petite poupée de chiffon. On dit qu’elle est croqueuse d’homme plus qu’amoureuse éternelle. Et c’est un mensonge qu’elle ne cherche pas vraiment à démentir. Parce qu’elle s’en moque, des avis que l’on porte sur elle. Elle se moque de savoir si sa façon d’aimer est la bonne ou non. Elle est comme ça, pas différemment. Alors quoi qu’il arrive, Daveigh, elle continuera de s’enticher. Elle continuera d’être cette petite princesse au cœur léger qui, pour un regard, cessera d’exister. Elle ne sera jamais totalement reine, simplement ombre de roi. C’est un entrelacs de contradiction parfois. Un désordre dans ce qu’elle est et ce qu’elle veut. Mais Daveight, on lui a mal appris. Alors à sa façon, elle demeure handicapée par les sentiments, par l’amour qui, finalement, n’est pour elle qu’un flou enivrant.
S

on monde n’est qu’un mensonge, une illusion, un tour de magie. C’est ce qu’elle s’est dit en grandissant, Daveigh. Qu’au-delà de cette réalité arrangée, il y a bien plus que des mensonges. Un brin de folie, une dose de fantaisie, un trop plein de charme à déverser. Amoureuse de cette idée, folle d’y être impliquée, elle a trouvé un chemin à suivre. Elle a trouvé cet univers qui lui plait et qui, toute réalité mise de côté, est le reflet exacte d’une vie mal menée. Elle a choisi le cirque, Daveigh. Parce qu’il y a dans les hautes sphères du trapézistes, des songes qu’on ne peut imaginer. Parce qu’avec un peu de grimage sur le visage, le plus triste des clowns est à mourir de rire. Parce que les bêtes dans les cages ne sont pas aussi féroces qu’on pourrait le croire. Et parce que, du haut de son fil, la funambule choisi sa destinée. Un pas en avant pour continuer, un pas sur le côté pour tout arrêter. Danseuse voltigeuse, chaque pas fait est une délivrance qu’elle ne peut expliquer. Daveigh, c’est une fille de cirque. Elle a trouvé dans ce lieu une vraie famille. Une famille qui l’accepte comme elle est, qui essuie les larmes qu’elle laisse couler et qui l’a ramasse quand son monde s’écroule. Elle a trouvé dans les loges trop remplies, une vraie vie. Une réalité que les murs de sa maison ne lui ont jamais offerte. Équilibriste au numéro acrobatique, elle sautille sur un fil pour avoir la sensation d’exister. Chaque pas posé est un hasard qui peut tout faire basculer. Et si elle se rompt le cou, au bas du monde, la virtuose en chaussons ? La question est éternelle et la réponse n’existe que quand la foule l’acclame. Parce qu’elle sait, Daveigh, qu’elle n’abandonnera jamais ce qu’elle est. Le cirque, la danse, c’est tout ce qu’elle est. Elle en a fait un choix de vie. Tant pis si le monde ne peut comprendre la portée de ces choix, elle sait qu’ils ont une raison d’être, d’exister.
E

lle siffle gaiment, la voix dans sa tête. Elle chante en douceur, cancane sans s’arrêter ou hurle à tout briser. Daveigh, elle se demande parfois ce qu’elle entend. Si c’est la voix de la raison ou celle de la folie. Elle ne le sait pas et peut-être qu’elle ne le saura jamais. Il lui arrive de croire que cette petite voix est la douceur de sa conscience. Que le seul but est de l’aider, de lui dire comment avancer et qu’elle décision prendre. Elle pense que ça ne peut pas être quelque chose de mauvais, que ça ne peut être qu’une façon détournée qu’elle a trouvée pour accepter ses propres choix. Et, à d’autres moments, elle s’étonne d’avoir le diable dans sa tête. Comme si chaque mot qu’il prononçait n’avait que pour unique but de tout détruire. Quand c’est doux et caressant, quand ça l’encourage tendrement, Daveigh, elle se laisse faire. Comme si cette petite voix avait la réponse à toutes les questions. Et quand c’est plus rauque, plus violent, elle essaie de fuir cette réalité pour en construire une autre. Est-ce une maladie, une folie ? Elle ne le sait pas. Car cette détresse qui crie uniquement à ses oreilles est un secret qu’elle garde précautionneusement. Personne ne le sait que, là haut, ils sont plusieurs à se battre. Elle le tait, n’a pas prévu de le dire. La raison ? Celle d’être considérée comme une allumée, une cinglée et qu’on lui tourne le dos sans se retourner. Elle bataille férocement contre ce truc qui fait défaut à l’intérieur d’elle mais peine à y arriver. Le silence, il n’existe qu’en présence d’une personne rassurante qui pourra la serrer fort dans ses bras. Une personne qu’elle pourra se targuer d’aimer et de ne pas vouloir partager.
V

rac : elle n’aime pas les gens qui sourient, Daveigh. Parce qu’elle sait que les siens sont menteurs et elle s'imagine qu’ils le sont tous. ✗ Chaque matin, elle a pris cette habitude stupide de se pincer le bras. Pour vérifier qu’elle est éveillée. Pour mettre pleinement les pieds dans la réalité. Même si ce n’est pas toujours la chose la plus facile à faire pour elle. ✗ Ses regards sont souvent vides mais ils ont la puissance des poignards qui transpercent la chair. Quand elle regarde, Daveigh, c’est souvent sans y penser. Et pourtant, c’est comme si elle pouvait tout voir, tout lire au travers de leurs yeux. ✗ Insomniaque depuis des années, elle dort peu. Elle ne sait pas l’expliquer mais une fois minuit passé, sa tête réagit mille fois plus qu’en journée. Elle pense à tout ce qu’elle a dit, tout ce qu’elle a fait et analyse la moindre chose pour se comprendre. C’est souvent en vain. Alors, épuisée, elle finit par se confier à la lune. Cette lune sur laquelle un bonhomme est prostré, tout prêt à l’écouter. C’est l’histoire qu’elle se raconte, forgée par son grand-père quand elle était une enfant agitée qui faisait cauchemars sur cauchemars. Parler à l’homme dans la lune l’apaisait. ✗ Souvent elle se dit qu’elle aurait aimé être sourde, muette ou aveugle. Parce qu’elle est persuadée que ces gens au handicap prononcé connaissent mieux la vie que n’importe qui et peuvent davantage en profiter. Elle, ce qu’elle voit de ses yeux ne fait que la briser. Ce qu’elle entend ne lui donne qu’une envie, se lamenter. Parler est un supplice qu’elle s’emploie à partager. ✗ Daveigh, elle a un truc contre les couples qui se bécotent en public. Ça l’agace terriblement d’être confrontée à un pareil spectacle. Elle qui est pourtant amoureuse de l’amour, ne parvient pas à le regarder en face. Elle juge cela trop… trop. ✗ Elle a arrêté de pleurer il y a longtemps, la petite funambule. Brisée, sans cesse recollée, elle a décidé qu’il était inutile d’y ajouter du salé. Quand ça ne va pas, quand son monde part en morceau, elle monte sur son fil et c’est la seule chose qui la libère. Verser des larmes, elle ne sait plus ce que ça veut dire et ne sait plus quand cela doit exister. ✗ Elle n’est pas une grande amatrice de lecture, mais il y a un livre qu’elle adore par-dessus tout et qu’elle ne se lasse jamais de lire : Alice in Wonderland, de Lewis Carroll. Le monde imaginaire d’Alice la fascine et elle tuerait pour avoir le même à porter de mains. ✗ Elle est d’une timidité à toute épreuve, Daveigh. Elle baisse souvent le regard pour ne pas se faire remarquer, elle longe les les murs et ouvre rarement la bouche en public. Elle sait de toute façon que tout le monde la prend pour une fille naïve et stupide, pas très futée avec ses réactions non contrôlés, alors à quoi bon ? ✗ …

like a tightrope walker :

Citation :
D

aveigh est une poupée de chiffon qu’il est facile de manipuler. Conditionnée par une vie parfaite d’apparence mais pourrie de l’intérieure, elle n’est rien de plus qu’un mensonge bien travaillé. D’une prestance inégalable, elle offre l’image d’une jeune femme épanouie et bien dans son corps. Mais la vérité c’est qu’elle gère bien mal les sentiments et qu’elle finit inlassablement par se porter des coups au cœur. Peu à peu, la funambule qu’elle est, se brise de l’intérieur. Elle s’accroche à son univers, sa maison, le cirque, pour continuer d’exister mais tout est sans saveur dans son monde. À travers le regard des autres, elle peut apparaître comme la fille naïve et sans intérêt. Et c’est vrai qu’elle l’est, Daveigh. Naïve et sans intérêt. Ce n’est pas un mensonge qu’elle présente, cette image, c'est une réalité qu’elle s’inflige. Silencieuse plus que bavarde, elle accepte d’être ce que l’on fait d’elle. En vérité, elle n’est pas certaine de savoir qui elle est et est bien incapable de se définir. Daveigh est un brouillon qui joue les chefs d’œuvre, sous les regards critiques et aiguisés des gens qui l’entourent…
D

evan, c’est une fille comme les autres. Avec ses rêves, ses espoirs, ses échecs, sa vie. Elle a la chance d’être née dans une famille aisée de Sandstone où jamais rien n’a manqué. Rien sauf l’exaltation des jours heureux. Assise dans un coin de sa chambre, elle regarde le monde d’en bas et a l’impression de ne pas en faire partie. Elle rêve de grandes aventures, de voyage sans fin, de découvertes et de rencontres. Pourtant, elle n’a pas force de s’envoler. Trop douce, elle aide toujours les défavorisés qui croisent sa route. Très simple, même si parfois présomptueuse, elle s’amourache pour un rien. Son cœur s’est d’ailleurs épris d’un simple braconnier et elle croit bien ne jamais pouvoir s’en détacher. Même si elle n’est pas apprécié de son frère et que les obstacles sont parfois nombreux et blessants…


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MessageSujet: Re: daveigh ❝ welcome to heartbreak.    daveigh ❝ welcome to heartbreak.  EmptySam 16 Mar - 5:54

fairview ;
GOODBYE MY ALMOST LOVER, GOODBYE MY HOPELESS DREAM,
I'M TRYING NOT TO THINK ABOUT YOU.

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elle avait quatorze ans.
Pourquoi tu fais cette tête Davy, ça ne va pas ? la question, elle passe à des années lumière au dessus de sa tête. Ses prunelles d’enfant naïve sont accrochées au téléviseur, comme captivée par le spectacle qui se joue sur le petit écran. Or, elle est bien incapable de dire ce qu’il s’y passe. Au hasard, elle vous parlerait de son dessin animé préféré, elle vous conterait comment Alice est tombé dans ce trou et comment le monde est, de l’autre côté du miroir. Elle vous parlerait de ce lapin blanc qu’elle avait cherché dans le jardin, des années durant. Elle vous parlerait du monsieur dodo qu’elle a pris en otage à la foire, une fois, et qu’elle n’a plus jamais quitté. Elle vous inventerait un monde, beau, tout de couleur bâti. Parce que c’est ce qu’elle fait, Daveigh. Elle s’accroche à un univers mensonger et le reconstruit avec candeur. Elle n’est pas rêveuse pourtant, elle ne veut pas de ce monde qu’elle raconte. Elle le sert, uniquement parce qu’elle sait que c’est ce que les gens aiment entendre. Que tout ira bien. Que la vie est belle. Que le monde est merveilleux. Que rien ne peut le détruire. Mais c’est faux, archifaux. Elle le sait. Parce que dans la jolie peinture de sa vie, elle a vu les craquelures. Elle a vu la couleur qui s’en allait. Elle a vu les mensonges glisser de bouches en bouches, les sourires faussement offert, les mains qui s’effleurent sans jamais se serrer. Dans ce récit, elle a appris à être figurante. À n’être rien de plus que ce que l’on attendait d’elle. Un bijou de perfection, une petite poupée de chiffon. Elle a appris à se contenter de survoler la vie parce qu’y creuser est insensé. – Davy ? répète la voix à ses côtés. Mais Daveigh, elle n’est plus vraiment là, déjà. Elle pense à tout et à n’importe quoi. Mais surtout à Lui. Ses pensées, elles partent toujours Le retrouver. Quand tout est terne, sans saveur, la simple image de Son sourire peu la réanimer. Elle pense aux mots tendres qu’Il lui sert à chaque fois. A la chaleur de Ses lèvres quand elles caressent ses joues et son cou. À la force de Ses bras qui l’attrapent et l’enlacent pour que jamais elle ne se dérobe. Elle pense à ce visage vieilli mais adoré. Elle pense à ses deux orbes ténébreux qui la fixent sans jamais vouloir s’échapper. Elle pense à l’amour. Cet amour insensé et naïf qu’elle Lui porte. Parce qu’elle L’aime, Daveigh. Elle L’aime sans pouvoir s’en empêcher. Au-delà de toute moralité et de toute logique. – DAVEIGH ? s’étonne-t-on cette fois en lui secouant l’épaule avec douceur. Alors, la petite princesse oublié bat des cils et pose sur sa sœur ainée un regard teinté de vide, de mensonge éhonté. Elle observe les traits fins de son visage et la jalouse. Elle est tellement belle, Leighton. Tellement douce. Dans les deux prunelles bleues inquiètes qu’elle lui offre, elle voit toute la magie qui vit en elle. Elle coule un regard sur ses mains, esquissant un sourire. Leighton, c’est l’artiste qu’elle ne sera jamais. Quand elle pianote sur son majestueux instrument et qu’elle chante, les oiseaux se taisent pour l’écouter. Daveigh aussi se tait. Parce que les trémolos dans sa voix percent toutes ses inquiétudes et les éteignent. Comme ça, en un simple écho de voix. – Si, ça va. Je vais aller me balader. qu’elle finit par répondre, de sa voix cassée, effleurant de sa paume les doigts de Leighton. Elle pose sur sa joue un baiser mouillé, un baiser qui claque et se laisser aller à rire. Même si c’est un mensonge. Elle sort de la poche de son jean son cellulaire (hors de prix, avec des fonctionnalités dont elle n’a même pas idée) et pianote avec rapidité sur les touches minuscules. Envoyer le message, elle appuie. La réponse ne se fait pas tarder, Il sera là, tout bientôt. Comme une tornade, la Daveigh amoureuse monte jusqu’à sa chambre pour se faire une beauté. Du haut de ses quatorze printemps, elle à l’apparence d’une étudiante. Ses jambes sont trop longues, son maquillage un peu trop voyant. C’est pour plaire. C’est pour qu’Il soit charmé en un seul regard. Alors quand, en bas, un klaxon retentit, elle met une dernière couche de rouge à lèvres et dévale les escaliers. – Je rentre plus tard ! qu’elle crie dans le vide, espérant que quelqu’un l’entendra. Quand elle franchit le pas de la porte et la claque derrière elle, Daveigh, elle sent tout un tas de papillon qui lui chatouillent le ventre. Et ça dépose sur ses joues une jolie couleur rosée. Sans même y réfléchir, elle rentre dans la voiture, engourdie par la joie. Elle dépose, dans un baiser d’enfant, ses lèvres sur les Siennes. – Prête pour une virée ? qu’Il demande de cette voix suave qu’elle connait par cœur, et qui tourne dans sa tête comme une mélodie dont on ne peut se passer. – Oh oui ! se réjouit-elle en sentant le moteur vrombir. Leighton est prostrée devant la fenêtre et elle observe cette voiture hors de prix qui est garée devant chez elle. Cette voiture dans laquelle s’est assise sa petite sœur de quatorze ans. Cette voiture qu’elle sait être celle du patron de son père. Est-ce qu’elle va faire un pas dehors pour la retenir ? Elle sait qu’elle va ramener la petite poupée à ses côtés ? Non. Non, elle laisse retomber le rideau sur cette image et lui tourne le dos. Elle aussi, elle a cru en Lui. Elle aussi a fait cette erreur de s’en amouracher. Mais elle a compris, bien avant qu’il ne soit trop tard, que ce n’était qu’une illusion et qu’il fallait couper les ponts. Alors elle se dit que Daveigh aussi le fera. Elle veut croire, très fort, qu’elle n’a pas besoin d’elle dans ce monde. Mais Leighton, elle a tort. C’est ce jour là que la petite funambule a perdu la première partie de son cœur. Cette partie douce et délicate… et puis aussi son innocence.


I KNOW THERE'S SOMETHING IN THE WAKE OF YOUR SMILE,
I GET A NOTION FROM THE LOOK IN YOUR EYES.

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il y a quelques mois.
La musique est trop forte, la fumée trop dense et les gens trop collants. Daveigh, elle étouffe. Sans pouvoir l’expliquer. Sa petite silhouette de poupée est ballotée entre les corps en mouvement. Elle les effleure du bout de sa peau, tremblant de ce contact déroutant. Comme un roseau ploie sous le vent, elle vacille dangereusement. Ses prunelles égarées ne savent plus où se poser. Tout l’agresse, l’étourdi. Un verre à la main, elle essaye de se faire un petit bout de chemin. Elle cherche un endroit où poser les pieds, la baladine malmenée. Un endroit où ses rêves ne seront pas piétinés. Parce que, des rêves qui se brisent comme un simple morceau de bois, elle en a des tas. Des échantillons de réalité qu’elle a transformée au rythme de sa pensée, qu’elle a modelée à l’aide des battements de son cœur effréné. Dans un monde trop grand, elle a décidé de se réduire au néant. À la simplicité des sentiments. Elle choisi l’amour ou la haine. L’amitié ou l’indifférence. Rien de plus. Entre ses parallèles qui ne se toucheront jamais, il y a tout ce qu’elle a décidé d’oublier. Une humanité mal réglée. On lui a toujours dit que la vie, c’était une histoire de choix. Oui ou non. Jamais de peut-être. Quand tu veux quelque chose, tu le prends. Quand tu n’en veux pas, tu l’oublies. C’est ce qu’elle essaie de faire, Daveigh. Choisir sans se tromper. Mais, dans le fond, elle n’y est jamais arrivée. À pile ou face, elle n’a jamais de chance. Et c’est la même histoire avec son existence. Dans cette soirée pour gosses trop aisés, elle a fait le choix de s’oublier. De mettre de côté, le bout de chiffon déchiré. Mais son palpitant, il ne parvient pas à s’accrocher. Ce brouhaha incessant, ces pieds qui s’écrasent sur les siens, c’est trop pénible à supporter. Le verre qu’elle tient lui glisse des doigts et elle sait que c’est l’heure du choix. Alors, comme à chaque fois, elle prend pour option de s’égarer. Par de là le monde et sa réalité. Sans même y songer, elle gravit les marches qui mènent au sommet de l’immeuble. Là, sans devoir y réfléchir à deux fois, elle accélère le pas. D’un mouvement agile, elle se hisse sur le rebord du toit et comptes les étages qu’elle voit. En bas, elle voit les gens se bousculer, continuer d’avancer, sans jamais se retourner. Elle voit le monde qui avance, qui ne l’attend pas. Daveigh, ça lui fissure un peu le cœur ce moment de vérité. Celui où ses yeux ne lui cachent plus l’évidence qu’elle s’est plu à ignorée. Funambule, elle joue son plus joli numéro d’équilibriste. Pas après pas, elle se sent enfin libérée d’un poids. Celui d’être la fifille à papa. Sa robe d’un noir ébène, voltant autour de ses gambettes dénudées, ne lui fait que l’effet d’une caresse sur sa peau éraflée. Et sans pouvoir l’arrêter, elle sent sa bouche s’étirer. Dans ce sourire cassé qu’elle ne sait plus comment utiliser. – Tu devrais pas te mettre sur le rebord, les gens en bas voient ta culotte ! Elle manque de trébucher, sent son cœur se serrer. Cette présence, Daveigh, elle ne l’a pas devinée. Elle se pensait en sécurité. Au lieu de ça, elle a l’impression de voir le ciel s’effondrer. Et la solitude s’échapper. Elle devine alors un regard sur son dos, un sourire amusé, mais elle est incapable de se retourner. Les mots que cette voix suave a prononcés, il tourne dans sa tête comme un disque rayé. Comme les enfants qui ne comprennent pas, elle se demande pourquoi. Et si le monde, en bas, voit sa culotte, alors quoi ? – Pour de vrai ? qu’elle susurre à voix douce, comme un secret qui doit être mérité. Elle se demande si, de leur place tout en bas, les gens voient vraiment les dentelles de sa pudeur déguisée. Elle a conscience de la stupidité de cette réflexion, conscience de l’énormité qui vient de lui échapper. Mais c’est ce qu’elle est, Daveigh. D’une simplicité désarmante, d’une réalité transcendante. Comme une ballerine désarticulée, elle danse sur la pointe de ses pieds. Elle voltige, tournoie et pose enfin les prunelles sur son minois. Il berce ses oreilles d’un rire enivrant. Alors elle l’observe un instant, amoureuse par moment. – T’as fumé quoi ?! qu’il demande, l’amusé. Mais elle est incapable de penser. Ses yeux se sont amourachés des siens et elle s’est déconnectée de sa propre identité. Elle ne sait pas ce que ça fait d’amuser, ni même d’être vraiment remarquée. Daveigh, elle vit dans un monde où la transparence est sa meilleure récompense. Alors là, elle se sent piégée. Enfermée dans ce regard qui fait, naïvement et tristement, battre son cœur comme un forcené. – Rien. Je n’aime pas ça, qu’elle avoue tout bas. Elle vit pourtant dans ce monde préfabriqué. Ou la fumée est une drogue sans renouvelée. Elle ne se nourrit que de cet univers dérisoire ou tout part de travers. Un monde de bourgeois, ou tout va tout droit. Ce droit mensonger qu’on maquille pour mieux s’égarer. Elle fait tâche dans ce décor où sa différence n’est qu’une chimère incomprise. On l’a dit peu futée, facile à bernée. Et c’est vrai. Ce n’est qu’un petit bout de femme que le temps à figée dans une coquille d’enfant brisée. Alors oui, c’est vrai, elle s’amourache pour un rien, se laisse avoir sans réaliser. – Et tu viens d'où ? Je t'avais jamais vue auparavant, ce qui m'étonne. Elle vient de partout et nulle part à la fois, Daveigh. Fille de cirque, elle n’est qu’une illusion façonnée de toute pièce. Un mirage que des illusionnistes ont dessiné du bout de leur magie fatiguée. Elle n’est pas complètement terminée. Comme une histoire sans fin, pas prévue pour être achevée. – Pas étonnant. Je suis transparente… Ce n’est pas un mensonge pour se rendre intéressante, ni même un cri de détresse déformé. C’est juste un petit morceau de sa réalité qu’elle n’essaie même plus de dissimulée. Trop belle pour être ignorée, pourtant, c’est comme une poupée bien cachée. Elle lève un pied, Daveigh. Pour sentir le vent courir sur ses jambes, pour sentir le sol se dérober, pour ne pas, justement, perdre pied. – Pourtant moi, je te vois. en prononçant ses mots il s’est approché, l’éphèbe que son regard ne peut plus quitter. Et elle s’est sentie déraillée, ses pieds ont glissés. La fille du cirque, funambule bien entrainée, elle a juste manqué de se briser. Au bas du monde, au bas des marches, écartelée comme un jouet cassé. En voyant sa vie défilée, courir sous les paupières qu’elle a fermée, elle a sentie son cœur s’agiter. Et cette main se poser sur son bras, caresser sa peau gelée. Voilà qu’elle a chuté. Comme un soldat de plomb qui se serait écroulé. Elle a senti son corps tiède sous le sien, la chaleur de son souffle contre sa peau. Elle a croisé son propre reflet dans ses prunelles trop belles et elle a arrêté de le protéger. Son cœur trop fragile, malade d’amour. Pour ce moment, ce simple instant, elle se met à l’aimer. Parce que c’est pile ou face, oui ou non et qu’elle ne fait jamais le bon choix. Elle sent alors une main se poser sur sa nuque, se mêler à sa chevelure et des lèvres se heurter aux siennes. Sans même chercher à comprendre, elle se laisse emporter par la pureté de se baiser qu’elle juge trop vrai pour exister. Son cœur va exploser, trop près de cette rupture qu’elle essaye de tenir éloignée. Mais c’est trop tard. Sa main vient machinalement se poser sur la joue de l’autre, caressant sa peau diaphane dans la nuit pâle. Une fois de plus, elle a fait le choix de l’erreur, celui qui lui brisera le cœur…


WELCOME TO THE HUMAN CIRCUS.
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hier encore.
Le reflet que lui renvoi le miroir la déstabilise. Dans les yeux pâles qui la fixent, ce n’est pas elle qu’elle retrouve. Daveigh, elle a l’impression de contempler une inconnue. Une autre, irréelle et fugace qui emprunte son corps comme un costume de scène. Peut-être qu’il y a de ça, dans le fond. Peut-être que dans l’ombre de ses prunelles noisette, c’est la vraie vie qu’elle se force à regarder. Ce truc qu’elle remodèle à longueur de journée, sans jamais vraiment se lasser. Un truc dont elle ne voit, tout simplement, pas l’intérêt. Dépassée par les sentiments qu’elle a décidé de ne pas partager, elle oublie que la réalité n’a rien d’inventé. Et c’est cette petite voix dans sa tête qui lui dit sans cesse d’ouvrir les yeux. De regarder le monde tel qu’il est et de le prendre comme il vient, au de lieu de tout ignorer. Elle voudrait bien, Daveigh. Mais elle s’est construite sur la durée et rien ne peut plus la changer. Barbie modelée par des doigts experts, elle n’est qu’une poupée de chiffon facile à manier. Elle n’agit plus que par habitude et son comportement est tout travaillé. Elle paraît pourtant si spontanée, la funambule, si imprévisible. Mais c’est parce qu’elle a tout étudié, tout pensé. Qu’elle a plus d’un scénario pour chaque idée et qu’elle se décide en fonction de la manière dont elle est lunée. Daveigh, c’est comme une enfant qui apprend à grandir seule, sans personne pour l’écouter et l’aimer. On ne la regarde pas, elle n’est qu’un ectoplasme transparent dont personne ne veut vraiment. Elle s’est fait à cette idée et a décidée de n’être rien. Rien de plus que la petite ballerine qui danse sur son fil, marche sur la corde raide sans jamais chuter. Elle a fait du cirque sa vie, de cette loge sa maison. Alors celle qui la dévisage dans le miroir, c’est bien elle. La funambule qu’elle a constituée avec le temps. Celle qui n’a ni le vertige, ni la crainte de tomber. – Daveigh, presse-toi, ça va être à ton tour d’y aller. souffle une fois dans son dos. Elle lève les yeux et voit un nouveau reflet derrière elle. Un pâle sourire se dessine sur ses traits, se voulant rassurant contrairement à la mine sombre qu’elle arbore. Elle voit l’autre froncer des sourcils, l’observer en silence, la dévisager avec inquiétude. Elle la cache pourtant bien, sa détresse. Elle n’existe que dans sa tête, pourtant. – Quoi, qu’est-ce qu’il y a ? qu’elle demande alors, d’une voix teintée de douceur qui se veut caresse. L’autre secoue un peu la tête, indécise. C’est qu’elle est un peu pressée la clown triste que le maquillage rend heureuse. Daveigh, elle connait son numéro par cœur et l’adore. Elle aurait aimé être clown plutôt que voltigeuse. Mais il faut l’avouer, son humour est tout sauf décalé. Elle n’en n’a pas, à dire vrai. C’est pour ça que ses sourires sont des mensonges. Rien ne l’amuse, rien ne la sort de la torpeur dans laquelle elle s’est logée. Et ça lui va plutôt bien. – Ton maquillage. Il a coulé. qu’elle dit l’autre avant de sourire, d’hausser les épaules et prendre la fuite vers la scène qui clame son nom. Daveigh reporte son attention sur ces traits et, c’est vrai qu’elle a une trace noire sous les yeux. Comme si son œil avait coulé sans qu’elle ne s’en aperçoive. Et c’est surement ça. Parce que Daveigh, jamais elle ne pleure. Elle peut être triste ou en colère, son indolence est légendaire. Elle a appris à garder la face, à ne jamais témoigner de ses sentiments et c’est ce qu’elle compte faire inlassablement. Essuyant le bord de ses cils, réajustant les tâches sur son minois paisible, elle pousse un léger soupir las. Déjà fatiguée de n’être rien de plus que la poupée qui vacille. La petite voix sans sa tête hurle quelque chose dans sa tête mais elle feint de ne rien entendre. Elle n’a pas envie de se battre contre elle-même et sa conscience aujourd’hui. Pas envie de comprendre les travers de son être. Alors quand son nom de scène est murmuré dans les hauts parleurs, elle sourit à s’en décrocher la mâchoire et se lève prestement. De son pas de ballerine bien huilée, elle s’élance sur la piste, acclamée et portée par les applaudissements. Tout en montant les marches qui la séparent de son fil, elle inspire et expire avec concentration. Elle se prépare pour le grand numéro. Arrivée en haut, elle compte jusqu’à trois. Un… Deux… Trois… C’est le trou noir. La funambule déambule, la mémoire fermée, les yeux égarés. Elle n’est plus ici mais là-bas. Elle n’est plus que le spectacle qu’elle offre. Et c’est quand ses pieds renouent avec le sol qu’elle redevient celle qu’elle est. Daveigh, la petite poupée que l’on peut casser d’un simple claquement de doigts.


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MessageSujet: Re: daveigh ❝ welcome to heartbreak.    daveigh ❝ welcome to heartbreak.  EmptyVen 22 Mar - 22:24

goldendunst ;
D

evan, elle a toujours regardé le monde depuis sa maison trop haute. Là-bas, tout en bas, la vie lui semble si minuscule. Comme infondée, sans intérêt. Elle voit les gens qui se baladent comme des poupées bousculées par des ficelles emmêlées. Ici, tout à la sauveur d’une richesse étroite et éteinte. Elle a tout ce qu’elle veut. Un claquement de doigts suffit à la combler. Elle peut tout avoir, tout vouloir. Parce que l’argent achète tout. Même l’humanité. Cette découverte l’a autant surprise que déçue, Devan. Dans un univers un peu étrange, elle a eu la folie de croire que les sentiments avaient de l’importance. Dans un monde où tout vole en éclat, elle a cru que l’argent n’aurait plus d’impact. Elle a eu tort. Tellement. Et c’est là, coincée dans les murs en marbre de sa chambre, qu’elle réalise qu’elle n’est pas vraiment faite pour cette vie. A l’intérieur d’elle, il y a tant de sentiments qui se battent et détruisent. Tant de choses incompréhensibles que l’argent ne peut ni acheter, ni effacer. L’argent d’ailleurs, Devan, elle s’en moque. Et pourtant, elle grandi dans l’obligation de le côtoyer et de l’user. Comme si ça pouvait tout arranger…
U

ne vie sans ennui, voilà ce qu’elle vit. Quelque chose de plat, sans saveur. Elle rêve de plus pourtant, Devan. Elle rêve d’aventure comme une enfant. Elle rêve de mondes uniques et merveilleux qui n’existent que dans les livres. Elle rêve d’être une aventurière sans peur, ni reproche. D’être de ces femmes courageuses qui se battent pour leurs idéaux, qu’importe ce que l’on dira sur elle après coup. Devan, elle veut être l’héroïne d’un roman exceptionnel. Elle veut troquer ses chaussons trop doux pour des bottes en caoutchouc. Elle veut salir ses robes trop belles, déchirer ses bas-collants trop lisses. Elle veut mettre de la couleur dans son monde. Du rouge, s’il faut du sang pour tout changer. Du bleu nuit, si le ciel décide de se fâcher. Du vert si la jalousie de ses voyages vient lui apporter des ennuis. Elle y peint un arc-en-ciel, les yeux fermés, pour exister. Parce qu’elle n’a jamais connu que l’indolence. La souffrance de l’indifférence. Fatiguée de n’être rien de plus dans cet univers qu’un numéro oublié, elle veut se libérer. Devenir quelqu’un qui, un jour, fera partie de l’histoire éternelle. Celle qu’on n’oublie jamais et que l’on conte à ses enfants avant de s’endormir.

E

lle a toujours eu un souci avec les sentiments. Trop ou pas assez, Devan, elle ne sait pas comment les gérer. Trop prétentieuse par moment, elle oublie de maquiller son minois d’une innocence béate qui fait chavirer. Elle pince les lèvres, dévisage, affiche une suffisance arrogante qui use. On a envie de fuir cet être étrange et dérangeant qui, d’un regard, juge et salis. Elle ne le fait pas exprès, ni par envie. C’est juste une habitude qu’elle a pris. Pas assez confiante, elle affiche cependant parfois la mine boudeuse de l’enfant perdue. Incapable de savoir sur quel pied danser, elle vacille entre tous les vents. Elle cherche dans le dédale de sa mémoire celle qu’elle est sans jamais la trouver. Tous les souvenirs s’embriquent comme des moments de vie volés qui ne lui appartiennent pas. Un chouya explosive, elle peut s’énerver pour un rien. Tempêter comme une gamine capricieuse qui a l’insolence de croire que le monde lui appartient. Taper du pied, lancer des piques, gronder comme un animal blessé, tels sont ses meilleurs atouts. Mais Devan, c’est aussi une poupée fragile qui, derrière son masque de petite fille riche, dissimule un trésor hors de prix. Un cœur aussi pur que les profondeurs de l’océan. Là-bas, tout est d’une pureté sans égal. Pas une tâche d’ombre au tableau, pas une once de réelle méchanceté. Elle vacille entre les deux, Devan. Ce trop en elle qu’elle ne sait plus comment calmer et ce pas assez qui refuse un peu de s’exprimer…
E

lle a cette vie simple et banale qui ne l’oblige pas à se questionner. Une vie où tout est bien rangé. On ne lui demande pas la lune car on sait qu’elle ne l’atteindra jamais, de toute façon. À vrai dire, Devan, on la laisse voguer comme un naufragé. On se dit qu’à force d’errer, elle finira bien par échouer quelque part. Et c’est avec cette perspective de vie qu’elle a grandi. Celle de n’être rien. Rien de plus qu’une personne sans importance dans un monde qui la dépasse. Elle rêve de grande chose mais n’a ni le courage ni l’envie d’y arriver. Pour qu’elle ose, il faudrait une présence à ses côtés, quelqu’un capable de l’aider. Mais Devan, elle ne fait pas toujours confiance. Jamais à dire vrai. Son cœur trop pur à peur des blessures. C’est comme une poupée de porcelaine facile à briser. On la prend par le bras, tire un peu, et tout s’envole en morceaux de verres tranchants. Devan, elle voudrait rêver d’avenir. De quelque chose pour laquelle elle serait douée. Pourquoi pas guérisseuse ou autre métier fantasque ? Mais non. Elle se contente d’attendre, encore, toujours. Avec cette pensée pure et fidèle à l’enfant qui croit qu’un jour, une étoile réalisera son rêve…
M

algré son côté gamine pourrie gâtée, Devan, elle a le cœur sur la main. Toujours prête à aider son prochain, elle n’hésite pas à distribuer des vivres autour d’elle. Qu’importe les réclamations de son père après cela, elle accepte tout. ✗ Souvent ailleurs, il lui arrive de marcher droit devant elle, sans jamais se détourner. C’est comme si elle était en équilibre sur un fil précaire. Comme s’il menaçait de se briser à chaque pas effectué. ✗ Devan pleure souvent et sans raison. C’est comme si corps possédait trop d’eau et qu’il fallait vider les stocks pour continuer de ressentir quelque chose. Un rien fait naître à l’orée de ses paupières une détresse salée. ✗ Elle a, dans ses rêves, des histoires qu’on ne peut raconter. Souvent, elle ne s’en souvient pas et enfuit le tout derrière des choses plus ternes ou rigolotes. Mais c’est endormi à l’intérieur et elle sent le démon grandir avec elle. ✗ Elle soupire souvent car s’ennuie rapidement. Le monde est un théâtre dont elle connait toutes les histoires et ça ne l’amuse plus. Elle veut voir la vie en dehors du désert brûlant de Sandstone. Elle veut se noyer dans les eaux de Moonbeach, découvrir les forêts d’Antorauë, s’égailler dans la capitale. Elle rêve de tout ce qu’elle est incapable de faire, dans le fond. ✗ Elle lit beaucoup, Devan. Parce que c’est un point d’ancrage dans son existence qu’elle juge insipide. Cette existence où la réalité ne permet plus vraiment de rêver ✗ …

I DREAM OF GARDENS IN THE DESERT SAND.
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autrefois, dans les rues de sandstone.
Elle est assise là depuis des heures, avec le temps qui file et se faufile. Elle ne le voit même pas passer que déjà la soirée s’en est allée pour laisser place à la nuit. Dans la pénombre du crépuscule, dans la tiédeur du soleil couchant, elle regarde la précieuse Sandstone s’endormir. Elle voudrait pouvoir fermer les yeux, elle aussi. Devan, elle voudrait avoir la force de clore les paupières sur un univers qui l’ennuie et la désespère. Elle est jalouse, il faut l’avouer. Jalouse de tous ces gens qui ont une vie et qui, tout le jour durant, ne font pas qu’attendre inlassablement. Elle jalouse les fées d’avoir des ailes pour voler. Elle jalouse les sorcières pour les sorts qu’elles peuvent jeter. Elle jalouse aussi les guérisseurs d’avoir ce don si particulier. Elle jalouse encore les sirènes d’avoir une queue pour voyager. Elle jalouse même les pauvres pour leur liberté. Elle sait, Devan, que c’est absurde. Qu’elle a tout ce qu’elle veut, qu’elle n’a qu’à claquer des doigts et tendre la main pour prendre ce qu’elle souhaite. Mais ça l’ennuie. Elle rêve de voyages, elle rêve d’une vie sans entrave. Mais elle n’est rien, Devan. Rien du tout. Juste une citadine du désert que des parents retiennent captive par peur de la voir disparaitre. Elle n’aime pas ça, elle. D’être la gentille petite fille qui reste dorlotée dans son univers dorée. Elle n’aime pas ça, les richesses qu’ils déploient pour la garder prisonnière. Elle se moque de tout cela, à dire vrai. Elle rêve de bien plus de choses. Amoureuse des livres, elle s’est conté tant d’histoire qu’aujourd’hui elle ne peut plus vivre qu’à travers elle. Devan, elle voudrait être une héroïne de roman. Elle voudrait enfiler des bottes de caoutchouc pour traverser la vie et vivre dans un arbre. C’est ridicule, c’est vrai. Surtout que jamais elle n’oserait. Même si elle prétend s’en moquer, dans son confort, elle est trop bien installée. La petite rêveuse n’est qu’un mensonge animée de rêve irréalisable. C’est peut-être pour se donner constance qu’elle continue de croire qu’elle pourrait tout plaquer… Mais il ne fait pas l’oublier, Devan, elle est trop présomptueuse pour vivre de pauvreté. De pain sec et d’eau. De rayon de soleil brûlant sa peau et de sable sous son dos au couché. Elle pince les lèvres parfois, dresse le dos pour paraître plus haute et plus grande. Mais à d’autres moments, ses barrières s’écroulent. Il ne reste d’elle que le cœur trop pur qu’elle trimballe sur sa main. Là encore, alors qu’elle dévisage la nuit qui vient de tomber, elle pense à tous ces gens qui n’ont pas de toit pour s’abriter. Elle pense à leurs corps qui crient famine et à leurs jambes qui ne doivent plus avoir la force d’avancer. Téméraire, elle se redresse et délaisse la fenêtre qu’elle n’a pas quittée depuis un temps infini. Elle descend les marches à pas feutré, veillant à ne pas éveiller la maison. Avec des gestes précipités, elle rassemble un bon nombre de vivres non périssables dans un panier et de quoi les désaltérer, les gens qu’elle imagine dénués de toute chose. Elle glisse une cape de soie sur ses fines épaules et tenant le panier trop lourd à bout de bras, elle quitter la demeure en silence. Dans l’obscurité de la nuit, seulement éclairée de la lune, elle cherche dans les coins de la belle Sandstone des gens qu’elle pourrait aider. Et c’est là que, pour la première fois, elle les a rencontrés. Des gens avec qui elle n’aurait jamais cru pouvoir se nouer. Et pourtant. Son cœur s’emballe du premier regard et ses mains se nouent aux leurs. Qu’ils soient enfants ou plus âgés, jamais elle n’a vu de regards plus vrais qu’en cet instant. Et jamais elle ne s’est senti plus vivante, si importante. Pour la première fois de son existence, sa vie a un sens. Celui qu’elle a choisi de lui donner. Ce n’est que pour un soir, que pour le temps d’une nuit sauvage où elle a décidé de faire le mur pour les aider. Mais ce ne serait pas le dernier. Elle va sortir, Devan. Elle va secourir les gens. Et sans même s’en rendre compte, elle s’en entichera et ne pourra pas effacer leurs visages de sa mémoire…


Dernière édition par Hareton le Sam 20 Avr - 9:32, édité 9 fois
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001. MASSIVE ATTACK ~ paradise circus.
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SENT MESSAGES.
to O. at 14H22 ~ On se voit plus tard ?
to O. at 14H27 ~ Tu me manques..
to O. at 14H33 ~ Je.. Tu.. Bref, passe une bonne journée.
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MessageSujet: Re: daveigh ❝ welcome to heartbreak.    daveigh ❝ welcome to heartbreak.  EmptyJeu 4 Avr - 2:40

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